- REICHSTAG (INCENDIE DU)
- REICHSTAG (INCENDIE DU)REICHSTAG INCENDIE DUDans la nuit du 27 au 28 février 1933, vingt-huit jours après la nomination de Hitler au poste de chancelier du Reich, un immense incendie ravage l’édifice du Parlement (Reichstag ) à Berlin. Cinq hommes, accusés d’avoir mis le feu, sont traduits en justice: un jeune maçon hollandais, Marinus van der Lubbe, considéré comme le principal responsable; le leader communiste allemand Ernst Torgler, et trois communistes bulgares: Georges Dimitrov, Blagoï Popov et Vassili Tanev. Les juges du tribunal de Leipzig, à l’issue d’un procès qui suscite un intérêt international, condamnent à mort le jeune Hollandais, acquittent (mais ne relâchent pas) Torgler, et les trois Bulgares sont expulsés d’Allemagne. Ce sont là les faits officiels. De nombreux mystères subsistent dans cette affaire. Qui furent les véritables criminels, les instigateurs de l’incendie, les complices obscurs allumant simultanément les foyers qui, en quelques minutes, devaient transformer le Reichstag en un brasier gigantesque? On ne peut répondre avec certitude. «Les communistes», dirent les nazis. «Les SA», dirent les antinazis. Quoi qu’il en soit, Hitler comprit immédiatement le sens symbolique de l’événement, qu’il avait peut-être provoqué. Quels que fussent les incendiaires, ceux-ci avaient fait «œuvre purificatrice». C’était le parlementarisme qui disparaissait dans le brasier. Göring se lança aussitôt dans l’exploitation politique et policière de l’événement. Il s’en prit avec véhémence aux communistes qui, dès lors, furent traqués systématiquement dans toute l’Allemagne, tués ou internés dans les premiers camps de concentration. Quant à Hitler, il obtint du président Hindenburg, le 28 février, la signature d’un décret «pour la protection du peuple et de l’État», qui lui donnait les pleins pouvoirs d’exception. Les nationaux-socialistes allaient pouvoir «mettre la nation au pas».
Encyclopédie Universelle. 2012.